CoMeSCov

Covid-19, Programme CoMeSCov
Confinement et mesures sanitaires visant à limiter la transmission du Covid 19 : Expériences sociales en temps de pandémie en France, en Italie et aux USA.

Fin janvier 2020, l’annonce de création d’un centre de quarantaine à Carry-le-Rouet pour les rapatriés de Chine incite des chercheurs à Marseille à se mobiliser. Certains avait travaillé dans le cadre du PACEsur la prise en charge de cas (suspects ou contacts) et sur les réactions sociales face à l’implantation de Centres de Traitement d’Ebola durant l’épidémie en Afrique de l’Ouest.
Le Centre Norbert Elias (CNE) et le Laboratoire Population Environnement Santé (LPED) coordonne le programme CoMeSCov, financé par REACTing et par l’ANR. Il est articulé avec les activités du RAEE (CORAF, JEAI RiF&piC). Son objectif est de documenter et analyser les expériences sociales des mesures sanitaires (confinement, isolement, distanciation, protection) limitant la transmission du covid-19 en France, en Italie et aux USA. Dans une approche transdisciplinaire et multi-située, le programme aborde l’interprétation, la compréhension, le vie sociale des recommandations, les pratiques quotidiennes, les adaptations et ce pour différentes catégories de personnes. La rapidité et l’accélération dans le changement des consignes sur un temps court a dérouté les acteurs sociaux. Une attention particulière est donc portée à la temporalité de la vie sociale des mesures en lien avec les phases d’initiation de routinisation, de banalisation et de fin de confinement pour obtenir une compréhension située et contextualisée.
Les axes développés concernent l’analyse des expériences sociales des mesures sanitaires visant à limiter la transmission du covid-19 :
  • – 1/ auprès des personnels soignants, notamment hospitaliers
  • – 2/ auprès des intervenants institutionnels ou citoyens apportant une aide aux personnes en situation de vulnérabilité, confinées… ou pas !
  • – 3/ auprès des personnes concernées par l’accompagnement de fin de vie et les soins mortuaires
  • – 4/ auprès de personnes appartenant à différentes catégories (confinées à domicile, professionnels dérogataires, personnes en voie de déconfinement ou déconfinées) choisis dans les trois pays sur des critères communs (ayant ou ayant eu une infection COVID, porteurs ou ayant un proche souffrant d’une maladie grave ou chronique, soignants, religieux, etc.)
Dans une logique interventionnelle et participative, les données sont collectées à partir d’outils co-construits avec des acteurs sociaux impliqués dans le mise en œuvre des mesures (Croix Rouge Française, Hôpital Européen, Emmaus, etc.). Des contacts ont été ou seront pris avec d’autres institutions, des collectifs de travailleurs sociaux, des initiatives citoyennes ou des individus en appui aux personnes confinées en situation de vulnérabilité.
Les méthodes qualitatives seront l’immersion sur le terrain avec tenue d’un journal de terrain, l’observation (participante, directe, à distance, par délégation), des entretiens, une revue de presse et une recension de documents, parfois avec des techniques de recueil à distance (téléphone, visioconférence), pour pallier les contraintes de confinement. Des enquêtes dans Marseille seront faites à la condition qu’elles puissent se réaliser dans des conditions satisfaisantes de sécurité sanitaire. Les analyses seront affinées par une approche comparative avec les travaux conduits dans d’autres contextes (notamment CORAF), antérieurement ou simultanément, dans une logique tant appliquée que fondamentale.
Equipe : Alfieri Chiara, Beauvieux Fleur, Diallo Algassime, Egrot Marc, Kra Firmin, Mininel Francesca, Musso Sandrine, Sams Kelley
Financements : IRD, REACTing, ANR
Coordination : Marc Egrot, LPED (AMU-IRD) & Sandrine Musso, CNE (AMU-EHESS-CNRS-Univ. d'Avignon)
Dates : 2019-2021